Cette plante piquante doit son nom à une légende qui daterait du Moyen Age. La Vierge Marie, en fuyant Hérode le Grand et ses persécutions, cacha l’enfant Jésus sous un bosquet de chardon. En l’allaitant, quelques gouttes de lait seraient tombées sur les feuilles leur donnant les nervures blanches caractéristiques du chardon-Marie qui se nomme aussi chardon argenté, Chardon de Notre-Dame, épine blanche ou silybe de Marie. Le chardon-Marie a de nombreuses vertus médicinales.
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- Description botanique
Cette plante herbacée appartient à la famille des Astéracées. Elle est en bisannuelle. On peut l’observer au pourtour de la mer Méditerranée, jusqu’à 700m d’altitude, au bord des routes ou dans les terrains incultes. Ses feuilles, disposées en rosettes et munies d’épines, sont parcourues par des marbrures blanches. Pouvant culminées à 1.5m, les capitules d’un magnifique rose pourpre, sont constitués de nombreuses petites fleurs entourées d’épines. En fin de floraison, les graines (akènes) contenues dans la fleur vont se disséminer grâce aux pappus leur permettant ainsi de voler. Les principes actifs sont concentrés dans les akènes.
- Composition des akènes
L’ensemble complexe des flavolignanes, que l’on dénomme silymarine, se compose de nombreuses substances actives comme silybine, silibynine, silychristine et d’autres dérivés stéréoisomériques.
Plusieurs flavonoïdes sont présents : flavones, flavonols (quercétine, kaempférol), flavonones (naringine, ériodyctiol…), dihydroflavonols.
La graine contient 20 à 30% d’huile sous forme de triglycérides riche en acide linoléique (60%), en acide oléique (30%) et un peu d’acide palmitique (6%).
Des protéines (albumine, histamine, tyramine) composent la graine à 23%. Des glucides (mucilages, amidon) sont présents à 38%.
De nombreuses autres éléments composent les akènes comme des phytostérols, tanins catéchiques, tocophérol.
- Propriétés pharmacologiques
- Propriétés hépatoprotectrices : la sylimarine agit sur le stress oxydant hépatique piégeant les radicaux libres en maintenant un bon niveau de glutathion et une bonne activité de la superoxyde dismutase. Elle stabilise la membrane hépatocytaire et augmenterait la synthèse protéique hépatique. La silymarine réduit la stéatose hépatique non alcoolique (foie gras !), l’inflammation, la péroxydation des lipides et la sécrétion d’insuline.La silymarine améliore les paramètres biologiques (transaminases ASAT, ALAT, gamma GT, phosphatase alcaline et bilirubine) en cas d’atteinte hépatique ou de cirrhose non alcoolique.
- Détoxification hépatique : la sylimarine stimule la phase II de la détoxication hépatique en augmentant la glucuroconjugaison.
- Protection en cas d’exposition à des toxiques et des médicaments : paracétamol, éthanol, AZT, D-galactosamine…
- Cholagogue : la sylimarine facilite l’élimination de la bile
- Propriété antioxydante et anti-inflammatoire : cette propriété explique les autres actions du chardon-Marie. La silymarine piège les radiaux libres, le fer libre et le cuivre. Elle stimule les HSP (protéines de choc thermique indispensables à la lutte contre le stress oxydant). Elle réduit les facteurs de l’inflammation comme le TNF, l’IL6, le NO… Des effets cardioprotecteurs et angioprotecteurs sont décrits.
- Propriété néphroprotectrice
- Action sur le métabolisme glucido-lipides : baisse de la résistance à l’insuline, amélioration du statut antioxydant sanguin. Chez les diabétiques de type 2, des études ont montré une baisse de l’hémoglobine glyquée, de la glycémie à jeun et une amélioration des paramètres lipidiques.
- Action sur le système nerveux central : des études ont été réalisées dans les maladies de Parkinson, d’Alzheimer, montrant un effet neuroprotecteur.
- Propriétés dermatologiques : les flavolignanes ralentiraient le vieillissement cutané par une activité anticollagénase et anti-élastase.
- Indications
En raison de ses nombreuses propriétés (hépatique, antioxydante, anti-inflammatoire…), les indications sont multiples :
- Stéatose hépatique non alcoolique, cirrhose, hépatites (virales, médicamenteuses, toxiques, alcooliques…), cholestase
- Détoxication hépatique
- Syndrome métabolique, insulinorésistance, traitement complémentaire du diabète de type 2
- Chez les sportifs d’endurance : prévention des troubles intestinaux
- Néphroprotection lors de la prise de certains médicaments (produits de contraste d’imagerie médicale)
- Prévention du vieillissement cutané en cas d’exposition aux UV. Vitiligo
- Complément des traitements des maladies d’Alzheimer et de Parkinson.
- Aide à la lactation
- Toxicité
Aucune connue à ce jour
- Contre-indications
Obstruction des voies biliaires
Hypersensibilité et allergie aux substances actives et aux autres astéracées (camomille, asters, marguerites : risque d’allergie croisée)
- Effets indésirables
Troubles gastro-intestinaux légers et très rares (diarrhée, nausées)
- Associations
Selon les effets recherchés, le chardon-Marie s’associe bien avec le radis noir, le desmodium, l’olivier, l’aubépine, le curcuma, la mélisse ou encore le romarin, etc…
- Formes
Forme sèche : extrait standardisé de plante fraîche, extrait sec ou standardisé, poudre, gélules ou comprimés ou en graines séchées. Les posologies sont mentionnées par les fabricants.
Forme liquide : extrait fluide de plante fraîche standardisé, extrait fluide hydroalcoolique, teinture-mère.
- Avant de ramasser et de consommer une plante, il est important de bien connaître la plante et de savoir comment la reconnaître.
Source : Grand manuel de phytothérapie, Dr Eric Lorrain, Edition Dunod
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