Alimentation et rhumatisme inflammatoire chronique

Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) sont des maladies des articulations et/ou de la colonne vertébrale, provoquées par un dérèglement du système immunitaire. La polyarthrite rhumatoïde, la spondyloarthrite ankylosante ou encore le rhumatisme psoriasique font partie de ce groupe de maladies.

La Société Française de Rhumatologie (SFR) (C. Daien et al.) a publié, en 2021, les premières recommandations sur l’alimentation des patients ayant un rhumatisme inflammatoire chronique [1].

Que faut-il en retenir ?

  • Les conseils nutritionnels ne doivent pas se substituer au traitement pharmacologique des rhumatismes inflammatoires chroniques.
  • L’activité physique doit être associée à la prise en charge nutritionnelle.
  • La perte de poids pour les patients obèses ou en surpoids est bénéfique pour contrôler l’activité.
  • Les recommandations mettent en avant l’intérêt d’une alimentation de type méditerranéenne et riche en Oméga 3.

En effet, le régime méditerranéen a montré des effets bénéfiques cardio-métaboliques et possiblement articulaires.  Le régime méditerranéen (qui inclut l’activité physique) se base sur des fruits, légumes, légumineuses produits céréaliers complets, huile d’olive…

  • Les Oméga 3 que l’on trouve dans des crustacés, poissons, algues marines ont des propriétés anti-inflammatoires [2,3]. Les Oméga 3 permettent une diminution significative de la douleur et de l’activité du rhumatisme. Une supplémentation par capsule en privilégiant les huiles de poisson est recommandée par la SFR sous la forme de cure de 3 à 6 mois à réévaluer en fonction des effets observées par le patient.
  • Les régimes « sans » ne sont pas recommandés. Il s’agit, par exemple, des régimes sans gluten (en dehors de la maladie cœliaque), des régimes végétaliens, le jeûne… Le régime sans gluten pourrait être associé à un sur risque cardiovasculaire chez ces patients déjà à risque de pathologie cardiovasculaire.
  • L’éviction des produits laitiers, principale source alimentaire de calcium, augmente le risque d’ostéoporose. Des études ont montré des effets bénéfiques cardiovasculaires des produits laitiers fermentés. Il est donc recommandé de consommer 2 produits laitiers par jour, de préférence fermentés pour une meilleure digestibilité.

Source :

[1] Daien C, Czernochow S,  Letarouilly JG et al. Dietary recommendations of the French Society for Rheumatology for patients with chronic inflalmmatory rheumatic dieases. Joint Bone Spine. http://doi.org/10.1016/j.jbspin.2021.105319.

[2] Costantini L, Molinari R, Farinon B, Merendino N. Impact of Omega3 Fatty Acids on the Gut Microbiota.Int J Mol Sci. 2017 Dec 7;18(12):2645. doi: 10.3390/ijms18122645.

[3]Ishihara T, Yoshida M, Arita M.  Omega3 fatty acid-derived mediators that control inflammation and tissue homeostasis.Int Immunol. 2019 Aug 23;31(9):559-567. doi: 10.1093/intimm/dxz001.